Rupture du ligament croisé antérieur au ski. Que faire ?

par | 28 janvier 2025

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Genou | LCA

On constate une augmentation de la fréquence des accidents de ski avec rupture du ligament croisé antérieur. La prise en charge est souvent initiée en station. Mais on peut ensuite être un peu perdu sur la suite à donner : qui consulter une fois rentré ? Est-ce urgent ? Peut-on prendre appui sur la jambe ? Peut-on retirer l’attelle ? Nous vous expliquons ce qu’il faut savoir.

 

Pourquoi y a-t-il plus de rupture du ligament croisé antérieur (LCA) actuellement ?

 

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation :

  • Accidentologie

Avec la raréfaction de la neige, les stations de haute altitude sont d’avantage fréquentées. Il y a donc parfois de vrais embouteillages sur les pistes, ce qui augmente le risque d’accidents. De plus, on trouve au même endroit des skieurs, qui vont de plus en plus vite (du fait des nouveaux équipements), mais aussi des skieurs débutants. Enfin, des fixations parfois trop serrées empêchent de déchausser, entrainant des fortes torsions sur le genou en cas d’accident.
A noter que des sports comme le snowboard sont nettement moins accidentogènes pour les genoux, car les jambes sont maintenues dans l’axe même en cas de chute (c’est d’avantage les poignets qui sont à risques…).

  • Des organismes plus fragiles.

Il a été démontré que les lésions du ligament croisé surviennent souvent lors d’un moment d’inattention, quand on contrôle moins la contraction musculaire de la jambe. Ainsi, quand on est fatigué, ou qu’on est démusclé (ne pratiquant pas une activité sportive régulière pendant l’année), cela peut conduire à une plus grande fragilité vis-à-vis des lésions du ligament croisé. Il est donc important d’arriver à la montagne en étant préparé, et de ne pas faire des journées à rallonge si l’on se sent fatigué (« syndrome du deuxième jour »).

 

Comment fait-on le diagnostic de rupture du ligament croisé antérieur ? Quelle est la prise en charge immédiate ?

 

Le diagnostic est fortement evoqué quand l’on ressent une sensation de craquement dans le genou, à la suite d’un accident en torsion, et que le genou apparait fragile (instable, non tenu) lorsque l’on cherche à reprendre ensuite appui sur la jambe. Il est fréquent que le genou gonfle (épanchement de synovie) dans les 24-48 h suivant l’accident.
Du fait de cette invalidité quasi-immédiate, il est rare de pouvoir continuer à ski. Il est généralement nécessaire d’être pris en charge par les pisteurs. Le blessé est alors amené à un poste médical, où il est examiné par un Médecin.
On s’assure tout d’abord, par la réalisation d’une radio, qu’il n’y a pas de fracture (qui pourrait faire nécessiter une opération en urgence). Le Médecin teste le genou, et s’il sent des mobilités anormales il va alors évoquer une probable atteinte du ligament croisé.

Le traitement à prévoir dans un premier temps est avant tout de soulager les symptômes :

  • Traiter les douleurs par l’emploi d’antidouleurs – anti-inflammatoires (en cachets), ainsi qu’application de glace régulièrement sur le genou ;
  • Soulager le genou par l’emploi de béquilles et d’une attelle.

Il est en revanche autorisé de prendre un peu appui sur la jambe, en fonction des douleurs. (Si le patient ne peut pas du tout prendre appui, il faut que lui soient prescrits des anticoagulants pour prévenir une phlébite).

 

Quelle est la suite du traitement du LCA ?

 

Le patient va ensuite retourner dans sa région d’origine. Il est alors conseillé de faire réaliser une IRM dès que possible (IRM généralement prescrite par le Médecin en station).
Il n’y a pas d’intérêt à temporiser pour cette IRM. Les lésions sont bien visibles dès le début, grâce aux appareils d’IRM modernes. Au contraire, une IRM peut parfois dépister des situations nécessitant une chirurgie en urgence (par exemple, atteinte d’un ménisque en anse de seau).

Dès que l’IRM est réalisée, si celle-ci confirme une atteinte du ligament croisé, il convient de consulter un Chirurgien Orthopédiste. En cas d’absence d’atteinte du LCA à l’IRM, il est quand même recommandé de consulter un spécialiste du genou (Chirurgien ou Médecin du sport), en cas de gros traumatisme avec épanchement de synovie ou instabilité ressentie.

Le Chirurgien va alors orienter le traitement. Il faudra évoquer une opération du ligament croisé en cas de rupture complète, si le patient est jeune, et/ou sportif, et/ou si le genou reste instable (dérobements ressentis) dans les activités du quotidien. C’est une décision prise au cas par cas.

De la rééducation fonctionnelle est généralement prescrite en attendant l’opération, permettant de retirer progressivement l’attelle et de reprendre une vie de tous les jours normale (ainsi que la pratique d’activité « douces » de type vélo d’appartement).
Mais la reprise des sports devra attendre la récupération d’un ligament fonctionnel.

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