L’optimisation pré-opératoire : se préparer physiquement et mentalement avant l’opération
La décision de bénéficier d’une chirurgie de la hanche ou du genou est une étape importante. Qu’il s’agisse d’une prothèse, d’une réparation ligamentaire ou d’une simple arthroscopie, l’objectif est toujours de retrouver une meilleure qualité de vie et une fonction articulaire optimale. Si la période post-opératoire est cruciale pour la récupération, de plus en plus de recherches et de pratiques montrent que la préparation en amont de l’intervention, appelée préhabilitation, est tout aussi fondamentale.
Qu’est-ce que la préhabilitation ?
La préhabilitation est un programme structuré et individualisé qui vise à optimiser la condition physique et mentale du patient avant une chirurgie. Loin d’être une simple attente de l’opération, c’est une période active durant laquelle le patient se prépare à affronter le stress chirurgical et à favoriser une récupération plus rapide et plus complète.
Elle contraste avec la réhabilitation classique qui débute après l’opération. La préhabilitation, elle, commence avant même l’opération, transformant le patient en acteur de son propre rétablissement.
Pourquoi la préhabilitation est-elle si importante ? Les bénéfices concrets
Les études scientifiques sont le montrent : la préhabilitation apporte des avantages significatifs, notamment pour les chirurgies articulaires majeures comme celles de la hanche et du genou.
1. Bénéfices physiques :
- Renforcement musculaire ciblé : Même avec une articulation douloureuse, il est souvent possible de renforcer les muscles autour de l’articulation (quadriceps, ischio-jambiers, fessiers) ainsi que la ceinture abdominale. Des muscles plus forts avant l’opération facilitent les premières mobilisations et la reprise de la marche après la chirurgie.
- Amélioration de la capacité cardiovasculaire : Une meilleure endurance permet de mieux tolérer l’anesthésie et le stress chirurgical, et de récupérer plus rapidement de la fatigue post-opératoire.
- Meilleure amplitude de mouvement : Entretenir la souplesse articulaire avant l’opération peut faciliter la rééducation post-opératoire et aider à atteindre plus rapidement les objectifs de mobilité.
- Réduction des complications post-opératoires : Une meilleure condition physique générale diminue les risques de complications pulmonaires, cardiaques ou thromboemboliques.
- Optimisation du poids : Si nécessaire, une perte de poids contrôlée avant l’opération réduit la charge sur la nouvelle articulation et les risques liés à l’obésité.
2. Bénéfices psychologiques et éducatifs :
- Diminution de l’anxiété et du stress : Comprendre le déroulement de l’opération, anticiper les étapes de la rééducation et se sentir préparé réduit considérablement l’appréhension.
- Renforcement de la motivation et de l’engagement : En étant activement impliqué dans sa préparation, le patient développe une plus grande motivation pour la rééducation post-opératoire et est plus enclin à suivre les consignes.
- Amélioration de la gestion de la douleur : Une meilleure compréhension des mécanismes de la douleur et l’apprentissage de techniques de relaxation peuvent aider à mieux gérer la douleur post-opératoire.
- Éducation du patient : La préhabilitation est l’occasion d’apprendre les exercices que l’on fera après l’opération, les gestes à éviter, et comment aménager son domicile pour le retour à la maison.
Comment se déroule un programme de préhabilitation ?
Un programme de préhabilitation est généralement pluridisciplinaire et adapté à chaque patient, mais il inclut souvent les éléments suivants :
- Évaluation initiale : Un bilan complet de la condition physique, nutritionnelle et psychologique du patient.
- Activité physique adaptée : Des exercices spécifiques prescrits par un kinésithérapeute ou un préparateur physique, visant le renforcement musculaire, l’endurance et la mobilité articulaire. Cela peut inclure des séances de physiothérapie, des exercices à domicile, et parfois l’utilisation d’un vélo d’appartement ou la marche.
- Conseils nutritionnels : Une alimentation équilibrée et adaptée pour optimiser la cicatrisation et la récupération (apport suffisant en protéines, vitamines, etc.).
- Soutien psychologique : Techniques de relaxation, gestion du stress, information sur le déroulement chirurgical et le parcours de soins.
- Optimisation des pathologies chroniques : S’assurer que des conditions comme le diabète, l’hypertension ou les maladies respiratoires sont bien contrôlées avant l’opération.
La préhabilitation en pratique : votre rôle actif
La préhabilitation n’exige pas toujours un encadrement intensif. Souvent, de simples ajustements dans votre quotidien, sous les conseils de votre Chirurgien, de votre Médecin traitant et de votre Kinésithérapeute, peuvent faire une grande différence :
- Marchez régulièrement (si la douleur le permet).
- Réalisez les exercices de renforcement que votre kinésithérapeute vous aura appris.
- Adoptez une alimentation saine et équilibrée.
- Parlez de vos craintes à votre équipe médicale ou à vos proches.
- Renseignez-vous sur le déroulement de l’opération et le plan de rééducation.
En conclusion
La préhabilitation est bien plus qu’une « mode » ; c’est une approche proactive qui transforme le patient en un partenaire essentiel de son propre parcours de guérison. En investissant du temps et de l’énergie dans votre préparation physique et mentale avant l’opération, vous mettez toutes les chances de votre côté pour une récupération plus rapide, plus fluide et, au final, pour des résultats optimaux après votre chirurgie de la hanche ou du genou. N’hésitez pas à en parler avec votre Chirurgien orthopédiste.