La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) est une blessure fréquente, notamment chez les sportifs. Si l’opération est souvent nécessaire pour retrouver une bonne stabilité du genou, la question de l’arrêt de travail est l’une des préoccupations majeures des patients. La durée de l’arrêt varie considérablement d’une personne à l’autre et dépend de nombreux facteurs.
Pourquoi l’arrêt de travail est-il nécessaire ?
L’arrêt de travail est une période de repos indispensable pour permettre la bonne cicatrisation de la greffe du nouveau ligament et le début de la rééducation. Durant les premières semaines, le genou est fragilisé, souvent gonflé et raide. La rééducation est alors intensive, avec des séances de kinésithérapie, des exercices à domicile et l’utilisation de béquilles pendant quelques semaines. Un retour prématuré au travail pourrait compromettre le résultat de l’opération et augmenter le risque de complications.
Les facteurs qui influencent la durée de l’arrêt
La durée de l’arrêt de travail n’est pas la même pour tout le monde. Voici les principaux facteurs qui la déterminent :
- Le type de travail : C’est le facteur le plus important.
- Travail sédentaire (bureau, télétravail) : L’arrêt de travail est généralement plus court, souvent de 2 à 4 semaines. Une reprise anticipée est possible si le patient peut travailler depuis chez lui, s’il a accès à une chaise adaptée et si son trajet ne sollicite pas le genou opéré (par exemple, pas de conduite automobile les premières semaines si l’opération a eu lieu sur le côté droit).
- Travail avec station debout prolongée ou marche modérée (professeur, vendeur) : La reprise est plus longue, de l’ordre de 6 à 12 semaines, car il est essentiel que le patient puisse se déplacer sans douleur ni boiterie.
- Travail physique (ouvrier du bâtiment, manutentionnaire) ou avec nécessité de course (policier-gendarme) : L’arrêt est le plus long, pouvant aller de 3 à 6 mois, voire plus, pour les métiers les plus exigeants (travail en hauteur, port de charges lourdes, etc.). Une reprise progressive ou un aménagement du poste de travail peut être nécessaire.
- L’évolution de la rééducation : Un bon suivi et un engagement du patient dans sa rééducation permettent un gain de mobilité et une récupération de la force musculaire plus rapides, ce qui peut réduire le temps d’arrêt.
- Le type de greffe : Les différentes techniques de reconstruction du LCA (DT4, Kenneth-Jones, etc.) ont un impact sur la douleur et la force du genou en post-opératoire. Cela peut légèrement influencer la durée de l’arrêt.
- Les lésions associées : Relativement souvent, une rupture du LCA s’accompagne de lésions du ménisque ou du cartilage. Si ces lésions sont traitées durant la même intervention, la récupération peut être plus longue et, par conséquent, l’arrêt de travail prolongé.
L’importance du dialogue avec votre chirurgien et le médecin du travail
La durée de l’arrêt est une décision prise en concertation avec votre chirurgien. Il vous fournira un certificat médical avec une estimation réaliste en fonction de votre situation.
Pour les travailleurs salariés, il est également recommandé de contacter le médecin du travail. Ce dernier pourra évaluer votre poste et recommander un aménagement de votre emploi du temps, comme une reprise à temps partiel thérapeutique ou une adaptation de vos missions, ce qui peut faciliter un retour progressif et sécurisé à l’activité professionnelle.
En conclusion
La chirurgie du LCA demande du temps pour une récupération optimale. L’arrêt de travail est une composante essentielle de ce processus. Plutôt que de chercher à reprendre au plus vite, il est primordial de respecter les délais pour garantir la solidité du nouveau ligament. En discutant ouvertement avec votre chirurgien et en vous engageant pleinement dans votre rééducation, vous maximiserez vos chances de retrouver votre activité professionnelle et sportive dans les meilleures conditions.
