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Lésions des racines méniscales et arthrose débutante

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La prise en charge des lésions méniscales a considérablement évolué ces dernières années. Longtemps, la solution privilégiée fut la ménisectomie (l’ablation de la partie abîmée). Aujourd’hui, notre compréhension de la biomécanique du genou nous pousse, autant que possible, vers la préservation méniscale.

Ceci est particulièrement vrai pour une entité spécifique et sévère : la lésion de la racine méniscale, surtout lorsqu’elle survient sur un genou présentant des signes d’arthrose débutante.

 

Qu’est-ce qu’une lésion de la racine méniscale ?

Le ménisque n’est pas simplement posé entre le fémur et le tibia ; il est solidement ancré à l’os tibial par ses extrémités, appelées « racines » (antérieure et postérieure). Ces racines permettent au ménisque de rester en place et de convertir les forces de compression verticales en forces circonférentielles (l’effet de cerclage).

Une rupture de la racine méniscale (le plus souvent la racine postérieure du ménisque interne) est un événement biomécanique majeur. Contrairement à une fissure simple du corps du ménisque, la rupture de l’ancrage annule totalement la fonction d’amortisseur. Le ménisque a tendance à s’expulser de l’articulation (on parle d’extrusion méniscale).

En termes de pressions articulaires, une rupture complète de la racine équivaut fonctionnellement à une absence totale de ménisque.

 

Le lien avec l’arthrose : un risque de dégradation progressive

C’est ici que l’enjeu chirurgical est le plus important. Lorsque la racine rompt, les contraintes sur le cartilage augmentent brutalement (pics de pression multipliés par deux ou trois).

 

Le diagnostic

Contrairement à l’usure progressive, la rupture de la racine survient souvent lors d’un mouvement anodin de flexion (s’accroupir, descendre une marche), ressentie comme un « claquement » à l’arrière du genou, suivi d’une douleur vive.

L’IRM est l’examen indispensable pour confirmer le diagnostic. Elle permet de visualiser l’interruption de la racine et, souvent, l’extrusion du ménisque hors de l’interligne articulaire.

 

La chirurgie de réinsertion : pour qui et pourquoi ?

Face à une arthrose débutante associée à cette lésion, l’objectif n’est pas seulement de soulager la douleur, mais de modifier l’histoire naturelle du genou.

L’indication chirurgicale de réinsertion méniscale (suture de la racine) repose sur une sélection rigoureuse des patients. L’intervention est indiquée si :

  1. L’arthrose est peu évoluée : Le cartilage doit être encore présent. Sur une arthrose « os contre os », la réparation est inutile.
  2. L’axe de la jambe est favorable : Une déformation trop importante (varus) peut nécessiter une correction osseuse associée (ostéotomie) pour protéger la suture.
  3. Le ménisque est récupérable : Le tissu doit être de qualité suffisante pour tenir les sutures.

 

En quoi consiste l’intervention ?

Il s’agit d’une intervention sous arthroscopie. La technique ne consiste pas à retirer le morceau déchiré (ce qui aggraverait l’arthrose), mais à le remettre en place.

On réalise une suture bord à bord des 2 fragments du ménisque, ou une réinsertion trans-tibiale de la racine, en fonction de la topographie de la lésion.

 

Les bénéfices attendus

La littérature scientifique récente indique que la réparation de la racine méniscale donne de meilleurs résultats fonctionnels à long terme que la ménisectomie ou le traitement médical seul chez les patients éligibles.

En rétablissant l’anatomie :

 

Conclusion

La rupture de la racine méniscale est une lésion charnière. Dans un contexte d’arthrose débutante, elle représente une fenêtre d’opportunité pour agir. La réparation chirurgicale (réinsertion) est une intervention exigeante, nécessitant une décharge post-opératoire stricte (béquilles) pendant plusieurs semaines pour permettre la cicatrisation, mais c’est aujourd’hui la meilleure option pour préserver l’articulation et repousser l’échéance d’une chirurgie prothétique.

Cela doit toutefois être discuté au cas par cas avec votre chirurgien.

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